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GÉOGRAPHIE SACRÉE DANS LE MONDE ROMAIN

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JEAN RICHER

Jean Richer a publié une serie de importants travaux sur la simbolique des oeuvres littéraires de Rimbaud, G.de Nerval et Shakespeare. Il a reçu des prix par l’Académie Française pour ses études sur la « géographie sacrée ». La Géographie sacrée du mond grecque; la Géographie sacrée dans le monde romain; Iconologie et tradition; Delphi, Délos et Cume.

Texte extrait de:

Géographie Sacrée dans le Monde Romain (Guy Trédaniel  éditeur)

 

CHAPITRE I

LES DODÉCAPOLES ÉTRUSQUES

 Tous les auteurs qui ont écrit sur les Etrusques indiquent l’existence de trois (ou quatre?) dodécapoles ; un certain  nombre d’entre eux donnent des listes de villes importantes, tous déplorent qu’il soit impossible de reconstituer ces ensembles de manière

Deux dodécapoles étrusques

détaillée.

La dodècapole-mère, celle dont l’existence semble la mieux attestée et fut la plus durable est celle d’Etrurie, corrispondant à l’actuelle Toscane et au nord du Latium, avec Rome.

A partir de la fin du sixième siècle ont existé, simultanément, deux autres dodécapoles, celle de Campanie, ayant pour centre Capoue, rivale de Cumes et celle de la région circumpadane, dont l’omphalos était à Mantoue (1). La défait maritime de Cumes, en 474, marque le début du déclin de la puissance étrusque. Les Etrusques seront chassés de Capoue dès 423. Nous étudierons, en premier lieu, la dodécapole la plus importante pour notre propos, celle ayant pour centre le Fanum Voltumnae au nord de Rome, sur la rive sud-est du lac de Bolsena, comme nous l’établirons.

Mais, tout d’abord, il est nécessaire de lever une sorte d’hypothèque qui pèse inutilement sur cette recherche, à cause d’une confusion dont Bouché-Leclercq semble avoir été le principal responsable. Les étruscologues ont en effet tendance à confondre entre elles deux choses fort différentes : la première est le système d’haruspicine étrusque, où il s’agit de l’univers terrestre (conçu comme un templum délimité par un carré ou un rectangle), divisé en seize régions, incluant un système de projection des constellations, la seconde est la projection du zodiaque, comme en Grèce, qui correspond à un cercle ayant pour centre une ville au plutôt un sanctuaire, et divisé selon le douze signes, en projetion terestre.

 

SYMBOLES ZODIACAUX ÉTRUSQUES

Il suffit d’examiner les fresques des tombeaux étrusques, par exemple celles de Tarquinia, pour constater que la symbolique zodiacale employée par les « Tyrrhéniens » était identique à Celle des Grecs. On y observe, par exemple, le dédoublement des symboles (GSmg, ch. XIV) qui consiste, pour décrire un axe zodiacal, à mettre l’un en face de l’autre tantôt deux animaux

Fig. 1 - Fragment de plafond d'un temple étrusque avec symboles zodiacaux, cour du Palais Vitelleschi, Musée de Tarquinia.

semblables (deux sphinx affrontés représentant l’axe des equinoxes), tantôt deux animaux à caractère complémentaire (une lionne et une panthère femelle face à face figurent l’axe des solstices (ex. à la Tombe des lionnes à Tarquinia).

Par ailleurs, la sculpture étrusque a fourni un grand nombre de raprésentations de monstres et d’animaux, dont presque tous ont une signfications zodiacale : sphinx, sirènes, lions, chevaux ailés, hippocampes etc.

Un autre exemple intéressant est apporté par un fragment de plafond en « nenfrò » (tuf volcanique) qui aurait, dit-on, appartenu à un tombeau) et qu’on peut voir à Taquinia dans la cour du Palais Vitelleschi aù est installé le musée archéologique (fig. 9). Tous les symboles qui y figurent correspondent à des signes zodiacaux ou bien aux des équinoxes et des solstices, et on se trouve bien en présence d’un système identique à celui de la Grèce antique.

Nous proposons de ces reliuefs la lectur suivante :

Centaure(Sagittaire)Héraclès et Cacus(Gémeaux) Lion(lion et solstice) Chèvre(Capricorne)
Orion(Scorpion, GSmg.   P. 122-123 Centaure(Sagittaire)

 

Dragon                Deux Sphinx              Cavalier               Dragon                       Homme(Capricorne)        (Equinoxe)                 (Gémeaux)           (Capricorne)              (Verseau)

 

 

Il doit donc manquer un caisson où figuraient en particulier:

Bélier                                                               Chouette (Vierge)

Taureau                                                               Crabe (Cancer)

Le seul sujet atypique, Héraclès et Cacus, se réfère à un mythe italique (2).

Un autre caisson comparable, mais ne semblant pas appartenir au même ensemble, se voit dans la cour du musée, à côté de celui que nous reproduisons.

 

2. LA DODÉCAPOLE D’ÉTRURIE TOSCANE

Le point 0° Taureau

Le livre de Zacharie Mayani, Les Etrusques commencent a parler, publié en 1961, a fait l’objet, de la part des étruscologues, d’un étonnant ostracisme.

S’aidant, principalemant, de la langue albanaise, Z. Mayani a proposé de nombreuses lectures nouvelles de mots étrusquies et même de phrases entières. Nous intéresse particulièrement ici la lecture qu’il propose du nom de Tarquinia (et de Tarquin) où il reconnaît le radical tark, tarak qui signifie taureau et être fort  (nous pensons aussi au mot d’origine nordique stark) (op. cit. p. 237 et 432). Tark est parent de thevru, autre mot étrusque, proche de taurus. Cette décuverte linguistique nous semble lourde de conséquences, ne serait-ce qu’en raison du rôle joué par les Tarquin aux débuts de l’histoire de Rome. Il en résulte aussi que la fameuse Tombe aux taureaux de Tarquinia pourrait bien être celle des ancêtres de la dynastie (dont l’ancêtre aurait été ce Tarco, né avec des cheveux blancs, dont parl Strabon) .

On en déduit ausi que l’ancienne Tarquinia correspondait à la ligne 0° taureau dans la projection du zodiaque. Cette localisation est confirmée par l’existence des ruines des Terme Taurine au nord-est de Civitavecchia, près de la sortie nord de l’actuelle auto-route. (Sur certaines cartes, l’endroit se nomme « Bains de Trajan ».)

Une légende étiologique, rapportée par l’ecrivain romain Rutilius Nomatianus (v° siècle de notre ère) et qui correspond à une époque où l’on avait oublié l’origine réelle du nom, rapportait qu’un dieu, sous l’aspect d’un taureau, avait fait jaillir cette source, et le nom de Terme Taurine traduit le latin Aquae Tauri.

 

NOTES DU REDACTEUR

1 – Il faut considérer la possibilité que les dodecapolis de la Campanie et de la Romagne soient antérieures à l’époque indiquée par Richer. Pare-t-il  que le omphalos de la dodécapole de Romagne ait été Felsina. Mantoue, dédiée à la ctonienne  Mantua, eut caractère de connexion avec le monde lunaire et tellurique. Felsina, aujourd’hui Bologne, fût fondée dans le signe du solaire Veltha (Felsina = Velthina).

2 – Dans le mythe d’âge étrusque, Hercule, avec un coup de sa masse il fit sortir les eaux du lac de Vico, sur les montes Cimini, prés Viterbo. Le héros hellénique il aurait tué le «géant » Cacus. Dans le mythe il y a un allusion à la venue des « peuples de la mer » (les pélasges) dans le centre d’Italie pendant l’âge du bronze.

 

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